Jewel

Histoires courtes sur des relations passées (partie II)

E.
J’étais amoureuse de toi depuis des mois. J’avais quitté Josh dans l’espoir d’être un jour ta copine et que tu sois la mienne. Dans le parc, tu t’étais faite toute belle et tu m’avais avoué tes sentiments. On s’était embrassées. Tu y allais beaucoup trop fort et nos dents s’entrechoquaient. On était heureuses, pendant une semaine. Puis on est parties à Londres avec les filles. Tu mangeais un pot de sauce arrabiata à la cuillère. Tu étais bourrée beaucoup trop vite et tu m’oppressais. J’ai pleuré le jour de l’anniversaire de Josh, en boîte gay. Je t’ignorais. Les filles faisaient semblant de ne pas voir ce qu’il se passait. En trois semaines, on n’a jamais couché ensemble. En rentrant de Londres, je t’ai quittée sous prétexte que je n’étais pas prête pour une relation sérieuse.
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Q.
Si tu n’avais pas eu les cheveux violets, je ne t’aurais probablement jamais calculé. On s’est parlé à la fête de l’université, où je suis restée deux mois avant d’abandonner. Je pensais être gay à cette époque et je te répétais sans cesse que tu me perturbais. Tu n’avais nulle part où dormir donc je t’ai innocemment invité à venir dans ma coloc. Tu m’as offert du pain d’épices de ta grand-mère et dans la salle de bain tu m’as pris dans tes bras par derrière et mon coeur a fondu. Tu étais précoce et j’avais envie de mourir. Parfois j’étais compréhensive, parfois j’étais une bitch. Tu m’as larguée après un mois, du jour au lendemain, parce que j’étais vegan, alors qu’on en parlait jamais. Je pense encore aujourd’hui qu’il y avait autre chose que tu n’as pas osé me dire.
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E.
En soirée gay, ta pote nous a présentées. Tu étais tellement jolie mais tellement insupportable. On s’est embrassées toute la soirée jusqu’à que tu me saoules trop et que je rentre à pieds à ma coloc. Mon pote Marco m’a appelé alors que j’étais au lit pour me dire que tu n’avais nulle part où dormir. J’ai mis un training et je suis venue te chercher, On a couché ensemble alors que tu avais le bras cassé et c’était fantastique. Le lendemain j’avais la gueule de bois et j’étais soulagée que tu partes rapidement. Tu m’as accusée d’avoir volé ta casquette alors que tu portais un bonnet. J’avais des marques de morsures partout sur le corps.
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B.
On s’est rencontrés dans une auberge de jeunesse au Cambodge. Les Américains disaient que tu ressemblais à John Mayer mais moi je ne sais pas qui c’est. On a roulé trois heures en scooter et mes seins venaient taper dans ton dos à chaque coup de frein. Tu m’avouas plus tard que tu faisais exprès. J’avais mes mains sur tes hanches et je mouillais. Tu parlais parfois de ta copine. On s’est retrouvés à une soirée goa dans la jungle. J’étais déchirée. On flirtait. Sur la scène, j’ai touché ta bite à travers ton short. Tu aimais ta copine. Le soir suivant, on a passé la soirée à parler d’elle. Tu as vomi. J’ai sauté dans la piscine avec Sarah. J’étais dans tes bras, posés parterre dans la rue, à caresser un chien errant. On riait. Je me suis glissée dans ton lit et, pendant qu’Arnaud trompait sa meuf avec Sarah, tu restais fidèle à la tienne. Tu m’avouais que tu m’observais dans mon lit la nuit. Que tu avais des sentiments pour moi. Que la monogamie ne faisait plus sens pour toi. Tu as touché mes seins. On n’a jamais couché ensemble. On ne s’est même jamais embrassés. Je suis rentrée en Suisse deux jours plus tard, après que tu aies passé deux heures la tête sur mon ventre et que je te caressais les cheveux. On s’écrivait presque tous les jours pour se plaindre de cette situation de merde. Jusqu’à que tu me dises que tu allais essayer de faire marcher ta relation avec ta copine. Ca m’a brisé le coeur.