Faking.
'On est plus près du coeur quand la poitrine est plate.'
Il est trop gentil. Et pas dans le bon sens. Il est pas assez violent. On a couché ensemble quelques fois et je m’emmerde déjà. La routine. Il a l’air horrifié quand je lui dis de me prendre par derrière. Je passe pour une nympho. Coucher avec un novice n’est pas aussi bien que je le pensais. Il n’a pas l’air de prendre son pied non plus. Il me dit qu’il adore le sexe avec moi. J’sais pas si il me ment. Il n’a même pas joui lors de sa première fois. Je suis pourtant expérimentée. Quand on est allongés sur le lit, il va droit au but. Pas de bisous. Pas de caresses. Il me met des doigts et s’étonne que je ne mouille pas. De plus, il ne fait aucun bruit. Jamais. Silence radio. Même lorsqu’il joui. J’ai jamais vécu ça. Je veux pas le vexer. Je veux pas qu’il se sente comme une merde. Il faut que je lui apprenne, mais j’ignore comment m’y prendre. Je prends pas mon pied et ça me frustre. Il faut être patiente mais c’est pas dans mes habitudes. Je lui ai menti. Je lui ai dit que j’avais joui. J’ai jamais joui. Jamais. Avec personne. Je m’étais promis de ne plus simuler, mais je ne peux pas m’en empêcher. Je suis trop gentille. J’aime trop voir la fierté et le contentement dans les yeux des hommes. Je ne veux pas casser l’illusion que la bite est une divinité. Qu’il n’y a qu’elle qui est importante. Ils ne s’en remettraient pas. J’ai simulé pendant deux ans avec Lucas. Je me sentais mal. Mais c’était trop tard pour faire marche arrière.
Mis à part le sexe, je suis bien avec Francisco. 'Je crois que je t’aime.' J’étais trop bourrée pour changer de sujet. J’ai répondu que moi aussi. Et je regrette un peu. Ça me fait plaisir, mais j’ai les boules. Déjà qu’on a couché ensemble extrêmement vite. Maintenant, c’est de l’amour. Il essaie de ramener le sujet sans arrêt. Je me sens mal. Des mensonges après trois semaines de relation, c’est pas normal.
Hier j’ai eu envie de fumer. D’être défoncée. J’ai failli craquer quand Fabien, le mec dont Aude est amoureuse, m’a tendu le pèt. Mais j’ai résisté. Et aujourd’hui, j’en suis fière. Bientôt deux mois d’abstinence. Pour une fois que je réussi quoi que ce soit.