Guilt.
Il est affreux de voir revenir avec des couleurs d’avenir tout ce qu’on détestait dans le passé.
Je n’arrive plus à écrire. Je m’embrouille. Je ne sais plus comment dire les choses. Mes phrases n’ont plus aucun sens après deux minutes. Plus d’actualité. J’écris des choses fausses. J’essaie de me convaincre. Me convaincre que je vais bien. Me convaincre que je vais mal. Mais je suis entre les deux, et c’est inexplicable. Impossible à écrire, à décrire. Les mots ne veulent plus rien dire. Je les perds. J’en cherche de nouveaux, qui n’existent même pas. Je suis dans le flou. Je ne sais pas ce que je veux. Ce que je cherche. Je ne sais même plus ce que je dis. Ce que je pense. J’aime une personne pour la détester le jour d’après. Natalie. J’arrête quelque chose pour recommencer. Weed. Je suis malade et en forme. Je rejette les personnes qui m’apportent du bien. Je n’en veux plus. Les gens heureux m’énervent. Alors que je souhaite être comme eux. Je veux fumer et arrêter. J’aime la weed et la déteste. J’en veux et j’en suis dégoûtée. Bordel. Bordel dans ma tête. Bordel tout autour de moi. Tout le monde est paumé. Et ça me perturbe. J’ai généralement l’impression d’être la seule. Je n’ai plus aucun repère. Je n’apprécie plus que les gens mauvais. Les gens avec qui je m’amuse. Les gens qui n’en n’ont pas grand chose à foutre de moi. Comme je n’en ai rien foutre d’eux. La weed rapproche et éloigne. La weed nous rend heureux. Puis, la chute. La descente aux enfers. La redescente aux enfers. J’en ai besoin alors que je ne ressens pas de manque. Je me lasse. Vite. Je n’aime personne. En tout cas très peu de temps. Un papillon, symbole de l’éphémère, est tatoué sur mon coeur. Pas un hasard. L’amour ne dure jamais. L’amitié ne dure jamais. L’affection ne dure jamais. Je veux du nouveau. De la chair fraîche. Des personnes encore mystérieuses et intrigantes. Je ne suis pas une petite amie fidèle. Je ne suis pas une pote loyale. Je trompe. Je laisse de côté. J’abandonne. J’oublie. Les gens avec qui je traîne m’importent peu. Je n’ai aucune empathie pour personne. Aucune culpabilité de les délaisser. Je n’y peux rien. Je suis faite comme ça. On me prend pour une heartless bitch. Bien que l’ayant quittée il y a deux mois, Marie-Jeanne et moi avons recouché ensemble. Plusieurs fois. Elle est revenue dans ma vie du jour au lendemain. Je crois même que nous allons ressortir ensemble. Je ne veux pas. Mais c’est plus fort que moi. Elle me rend heureuse. Elle me fait oublier mes emmerdes. Elle m’éclate les yeux. Je sais qu’à long terme elle me détruira. Comme elle m’a détruite pendant trois ans. Mais je ne pense qu’au moment présent. Les conséquences, je m’en fous. Marie-Jeanne est une drogue. Ma drogue. Marie-Jeanne, putain ce qu’elle est bonne.