Jewel

Contrast.

'You know you’re a grownup when your houseplants are alive and you can’t smoke any of them.'

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Extrait d’une lettre à Francisco. Datée du 12.06.11. Je ne l’ai jamais envoyée. Je viens de la retrouver dans un tiroir. Ça m’a fait rire.
« Je crois que je t’aime. Je crois que je suis amoureuse de toi. Je crois qu’il y a de réels sentiments. Qui s’estompent pourtant trop facilement. Il suffit d’une phrase. Un regard. Et je me retrouve à des kilomètres de toi. Plus envie de te voir. De t’entendre. De te sentir. Plus envie de ce bras qui se glisse autour de ma taille alors que j’essaie de m’éloigner. Tu me prends pour une chieuse. Je le vois dans tes yeux. Si tu savais. Tu n’as encore rien vu. Je joue la fille cool et sans prise de tête. J’ai pourtant envie de t’égorger lorsque tu parles à une autre jolie fille. Tu m’as piégée. On était dans ce bar. Juste avant qu’on se mette ensemble. Tu m’avais longuement regardée dans les yeux et dit : 'Je déteste les filles jalouse. Tu es jalouse, toi ?' Tu m’attirais tellement que j’aurais fait ou dit n’importe quoi pour t’avoir. 'Non, pas du tout.' Seulement j’ignorais que tu avais autant de prétendantes. Autant de copines un peu bonnasses. [...] J’ai réussi jusqu’à maintenant à me contenir. Mais je suis en réalité incroyablement jalouse. Extrêmement jalouse. Ce n’est pas que je crains la concurrence. Je sais que tu m’aimes. Je déteste simplement que n’importe quelle fille pose sa main sur toi. Te prenne dans ses bras. Je suis possessive. A un point que tu n’imagines pas. La weed m’a sans doute rendue parano. À vie. »

'I love you Jewel.'
Josh me l’a sorti en pleine baise. J’ai adoré. Il m’aime vraiment, je le sais. C’est la première fois qu’il me l’a dit pendant le sexe. J’ai adoré. J’ai adoré le contraste entre ses mots et sa manière violente de me prendre. Rien que d’y repenser, j’ai envie de lui.

J’ignore si c’est à cause de ma toute récente vingtaine, mais je suis devenue sage. Trop sage. Je m’emmerde moi-même. Je ne fume plus de weed. Je ne fume plus de clopes. Je ne prends plus rien en soirée. Je bois, seulement. Et des petits calmants de temps en temps. Les calmants me défoncent. Mais parfois, ça ne me suffit pas.
A chaque fois que je tombe sur Aude, elle me dit : 'Quand est-ce qu’on prend des shrooms ensemble ?' Elle veut tester avec une personne de confiance. Une personne qui en a déjà pris. Mais moi, j’en ai trop pris. J’en suis dégoûtée. Je suis devenue sage. Je suis devenue ennuyante. Je ne me reconnais plus. Même en soirée, je bois moins. Même mes potes me l’ont fait remarquer. Bastien, Nino. Je bois moins. Parce que je ne veux pas faire de la merde. Je ne veux pas faire de la merde avec d’autres mecs alors que Josh est à côté. Josh m’a assagie. Je ne lui en veux pas. Ça ne peut me faire que du bien. Il y a quelques années,voire quelques mois, j’aurais pensé Fuck him. Je fais ce que je veux. Si je veux me déchirer la gueule, je me déchire la gueule. Mais j’ai grandi. Mais je me suis calmée. Mais aujourd’hui je sais que ça ne peut me faire que du bien. Mais je ne me reconnais plus. C’est sûrement une bonne chose. J’ai dépassé ce stade, je crois. Je grandis. Vingt ans. C’est le moment.