Jewel

Spacecake.

J’ai passé un weekend étrange. Je suis sortie deux heures vendredi. Bu un Jäger. Pas fumé. Rentrée à onze heures et demi quand les autres partaient en boîte. J’ai passé mon samedi à profiter de ces magnifiques 25°c et de ce grand soleil. J’étais à la plage. Toute seule. Juste avec ma musique et mes magazines de pouffiasses que je lis en secret. C’était chouette. Pas fumé.
Samedi soir, j’avais une grosse soirée avec plus de 300 personnes, dont 290 que je ne peux pas saquer. On a bouffé le spacecake. Aude, Maeva et moi l’avons fait pour l’anniversaire de Maria. C’était une surprise. Elle a adoré. Il était au chocolat, bien moelleux, avec un petit goût de weed. Délicieux. Les gens nous regardaient de travers, as usual. Ils se demandaient pourquoi on se trimbalait un cake. Alors qu’eux ne trimbalaient que leur iPhone ou leur Longchamps. On a toujours été pointés du doigt comme des outsiders. Parce qu’ils te jugent sur tes fringues. Sur les marques que tu portes. Sur le sport que tu fais. Sur tes potes. Je suis dans un pays rempli de rancœur. Beaucoup de gens ne m’aiment pas car je traîne avec Aude. Elle est magnifique. Toutes les filles la détestent. Donc elles me détestent. Donc je les déteste. Je trouve ça triste. On est regardés de travers parce qu’on fume. Mais n’ont-ils pas plus l’air ridicules bourrés ? Ils ne tiennent pas debout. Baisent dans le toilettes. Vomissent, pour continuer à boire après. Mais c’est nous qui sommes mal vus. Alors qu’on a juste peut-être les yeux un peu rouges. Un temps de réaction un peu lent. Je ne comprends pas. Le spacecake était bien chargé en weed. On a mis un 100 dedans. Mais il ne m’a pas défoncée. Par contre il m’a donné mal au ventre. J’ai essayé de me faire vomir pour le ressortir, mais je n’ai pas réussi. J’ai donné la weed qu’il me restait à Maria. Elle a roulé. J’ai tiré quelques barres. Quelques barres, ce n’est pas rechuter. Je n’étais pas défoncée anyway. On s’est fait chier. Bien chier. Karina nous a ramenées en voiture à la gare. Maria est allée chez Tim. J’étais censée y aller aussi. Ça me saoulait de dormir chez lui. Je voulais mon lit. A une heure du matin, je dormais déjà comme une masse. En me réveillant aujourd’hui, j’étais défoncée. Ma clope du matin m’a fait tourner la tête. J’imagine que j’avais enfin digéré ce putain de spacecake.

Une semaine et deux jours que j’ai arrêté la weed. Je ne suis plus en manque. Plus du tout. Mais c’est dur de résister en soirée. Fumer, c’est très convivial. Mes potes se lancent des petits regards exaspérés quand je refuse le joint. Pour me réconforter, je me dis qu’ils sont jaloux. Jaloux que je sois la seule qui arrive à arrêter.