Jewel

Nails.

Bonheur : faire ce que l’on veut et vouloir ce que l’on fait.

Je vais bien. Je vais bien. Bientôt une semaine que je n’ai pas fumé de weed. J’ai été tentée. Je dois l’avouer. Par la bonne odeur. Par les fous-rires des autres. Mais je n’ai pas tiré. Je n’ai pas tiré. Je redoute le weekend. La tentation est toujours là. Dans un coin de ma tête. Juste une barre. Ça ne peux pas te faire de mal. Fume, J. Fume. En réalité, ça peux me détruire. De plus, je peux accepter n’importe quoi avec un peu d’alcool dans le sang. J’ai fait beaucoup d’erreurs. Je me suis fait une sale réputation. Je me suis même fait tatouer. L’alcool. Ça ne me réussit jamais. Je dois faire attention à ne pas remplacer la défonce par le bourrage de gueule. Mon psy m’a prévenue. Ça risque d’arriver. Mes parents ayant des antécédents d’alcoolisme, j’ai la dépendance dans le sang. Une fragilité psychologique effrayante. Maeva m’a demandé aujourd’hui ce qui m’avait fait arrêter du jour au lendemain. 'Je commençais à voir, entendre, ressentir des choses. En réalité, c’était tout dans ma tête. J’avais l’impression de tomber dans un début de schizophrénie. C’est ce qui est arrivé à mon ex, Lucas. Je croyais que la weed me détruisait, alors que ce qui me détruit, c’est moi-même.'

Je vais bien. Il fait beau. J’ai réussi mon test de marketing. J’ai deux grosses soirées en perspective. Mon nouveau coup de coeur, Francisco, est célibataire depuis peu. Je lui plais. Je le vois dans ses yeux. Il y a cette attirance entre nous. Cette tension sexuelle. Ces longs regards aux fond des yeux. Il me plaît. Je lui plais. On baise quand ? Je vais bien. J’ai recommencé à manger. A parler au lieu d’aboyer. Je n’ai pas encore recommencé à rêver la nuit. Ça me manque. J’attends ça impatiemment. Il paraît qu’on devient fou quand on ne rêve plus. J’essaye de prendre plus soin de moi. Des trucs tout cons. M’occuper de mes ongles. M’hydrater le corps. Réduire ma consommation de clopes. Freiner sur le Ice Tea. Je me sens mieux. Je me sens jolie. J’ai l’impression de revivre. De m’être réveillée après trois ans et demi de somnambulisme. De plaire à nouveau. Mon esprit est totalement conscient. Vif, même. Ça me semble bizarre d’arriver à suivre un cours. Je n’ai pas l’habitude. Je n’arrive pourtant pas encore à réviser pour mes nombreux tests. Je n’ouvre même pas mes bouquins. Je ne relis pas mes notes. J’ai cette angoisse au creux de mon ventre mais je ne fais rien pour la calmer. Je suis fatiguée. Épuisée. J’ai de la peine à m’endormir le soir, without my goodnight joint. Je voudrais me bourrer aux somnifères et aux calmants. Mom m’en empêche. Je l’écoute. Et je ne dors pas. Même si je suis fatiguée, je ne dors pas. La weed laisse des séquelles que j’espère pouvoir guérir dans quelques temps.